Stretching et performance
On dispose aujourd’hui de quelques études qui démontrent l’effet néfaste de l’introduction de procédés d’étirement pendant l’échauffement d’une compétition. Ces influences négatives ont été démontrées sur des efforts de vitesse, de force et surtout de sauts.
Stretching et vitesse
Wiemann et Klee (2000) montrent que l’étirement passif influence négativement le niveau de prestation sur des successions d’actions de force rapide : des athlètes en activité participant à une expérimentation pendant laquelle ils devaient suivre une séance de stretching de 15 minutes au niveau des fléchisseurs et des extenseurs de la hanche, alternée avec des sprints de 40 mètres augmentaient leur temps de 0,14 secondes (donc allaient moins vite) alors que le groupe contrôle qui ne faisait que de la course lente entre les sprints ne présentait aucune augmentation significative du temps de course (0,03s).
Stretching et force
Une étude de Fowles et coll. (2000) portant sur les fléchisseurs plantaires montre que l’étirement prolongé d’un groupe musculaire diminue l’activation (EMG) et la force contractile du groupe étiré. Cette perte de force est encore présente une heure après la fin de l’étirement. La diminution de l’activation musculaire est vite récupérée (15mn) mais la force contractile est toujours 9% en dessous de la normale 60 minutes après.
Kokkonen (1998) expérimente l’effet de l’introduction de 2 protocoles de stretching dans l’échauffement d’un test d’une Répétition Maximale (RM) pour les extenseurs et les fléchisseurs du genou. Il constate une baisse significative de la force produite aussi bien avec des étirements passifs qu’avec des étirements actifs comparativement au groupe témoin‚ sans étirements. Nelson (2001) confirme cette baisse de force en effectuant des étirements de type balistiques. La baisse de force est de 7 à 8% pour les extenseurs et les fléchisseurs. Il en conclut que l’introduction d’exercices de streching avant des compétitions qui exigent la participation d’un important niveau de force est à déconseiller.
Stretching et „endurance de force“
Kakkonen et coll. (2001) montrent qu’un excès d’étirements peut réduire la capacité d’endurance de force. Des étirements placés avant un test de répétitions maximales des ischio-jambiers réduisent significativement le nombre de mouvements enchaînés. Les auteurs en déduisent qu’il n’est pas conseillé d’introduire des étirements dans la préparation d’épreuves "d’endurance de force".
Le rôle des étirements dans la prévention des blessures
On considère souvent que l’introduction d’étirements dans l’échauffement est primordial pour prévenir les blessures. Plusieurs études viennent contredire cette affirmation. Shrier (1999) dans une revue de question très documentée (plus de dix articles) constate que les étirements avant l’exercice ne réduisent pas le risque de blessure. Pope et coll. (1998 et 2000) mènent deux études sur des recrues de l’armée. La première étude (1998) porte sur le muscle triceps sural, ils étudient plus de 1500 sujets répartis en 2 groupes (groupe témoin et groupe "étirement"). Aucune différence significative n’apparaît entre les 2 groupes sur 214 blessures constatées sur les aspects musculo-tendineux. La deuxième étude (2000) porte sur 6 groupes musculaires du membre inférieur avec le même protocole. Là encore aucun effet des étirements n‘a été constaté. Van Mechelen et coll. (1993) testent sur une population de 320 coureurs les effets d’un échauffement avec étirement et d’un retour au calme, pendant 16 semaines. Le groupe témoin qui n’effectuait ni échauffement, ni étirement, ni retour au calme a enrégistré moins de blessures (4,9 pour 1000 heure d‘entraînement) que le groupe expérimental (5,5 pour 1000 heures d‘entraînement). Lally (1994) montre que chez des marathoniens (600 personnes) le nombre de blessures est supérieur chez ceux qui pratiquent le stretching (35% de blessures en plus).
[motr](Cometti, 2007)[/motr]