Nous venons d’évoquer les problématiques liées à la question de la mixité ou plutôt la place des filles en EPS, évidemment ce n’est pas le seul problème. En France par exemple, la question du handicap est de plus en plus présente, celle de la notation également. Qu’en est-il au Maroc et y a-t-il d’autres débats qui sont d’actualités ?



Le système éducatif marocain n’échappe pas aux sujets et débats d’actualité que ce soit au niveau local, Africain, Arabe ou International. Les conjonctures liés à ces contextes génèrent et nous exportent continuellement des sujets et préoccupations que les décideurs de la chose éducative prennent au sérieux et mettent au centre d’intérêt du mouvement éducatif. Dans ce sens, le MEN ménage tous les efforts pour le financement et le lancement des projets de réflexions, des formations, des séminaires et rarement par des recherches et études sur le terrain, afin de trouver des solutions adaptées au contexte éducatif marocain.

Parmi les sujets d’actualité dans le secteur d’enseignement nous trouvons : l’approche par compétence, la violence dans les établissements scolaires, l’échec et la déperdition scolaire, la citoyenneté,…
L’EPS en tant que matière d’enseignement est concernée par ces débats en communs avec les autres matières mais, à cause de sa spécificité psychomotrice, elle traite d’autres sujets et préoccupations particulières, en l’occurrence, les dispenses, le programme d’enseignement par l’approche par compétence, la pédagogie de l’intégration, les personnes handicapées (asthmatiques, diabètes…)

Vu l’importance de ces sujets, l’espace et le temps qu’ils demandent pour les traiter je vais me concentrer sur le problème des personnes ou élèves à besoins spécifiques (handicapées) que je juge plus bénéfique.
Personnellement et dans le secteur d’enseignement, je préfère utiliser le terme personnes à besoin spécifique (plus éducatif) que d’employer le terme handicapé (anti pédagogique et ségrégationniste).
En effet, la volonté institutionnelle de prendre en considération les élèves handicapées (non doués) était claire en EPS depuis le début des années 90 à travers les 0P 1991. Elle continue à prendre d’importance par des notes ministérielles. Cette philosophie est devenue à nos jours une priorité politique, sociale et éducative, d’une part grâce à la volonté de la famille royale qui milite pour valoriser ces citoyens et d’autre part, grâce aux ONG spécialisées dans le domaine, qui donnent une éducation spécifique et adaptée aux personnes à besoin spécifiques.
D’ailleurs, lors du premier discours adressé par Sa Majesté le Roi Mohammed VI à la Nation le 30 juillet 1999, à l'occasion de la fête du trône il active le rôle de la Fondation Mohammed V pour la Solidarité, qui voue son action aux affaires des pauvres, des nécessiteux et des handicapés. Ensuite, il lance l’initiative nationale de développement humain (l’INDH) en faveur des pauvres, la femme et les handicapés,…Et en 2008 il adresse un message aux participants aux Assises nationales du Sport, où SM le Roi Mohammed VI et avait montré l’intérêt qu’il porte aux personnes handicapées en stipulant que : « La pratique sportive devient, de nos jours, un des droits fondamentaux de l'Homme. Il est donc nécessaire d'en élargir l'accès aux hommes et aux femmes de toutes les franges de la société sans distinction aucune, aux régions et zones défavorisées et aux personnes à besoins spécifiques… » Et c’est dans ce cadre que le Maroc dispose de plusieurs organismes et association qui veillent sur l’intégration positive des personnes à besoin spécifiques et la promotion des activités physiques et sportives adaptées à leurs besoins. Dans ce sens la Fédération Royale Marocaine des Sports pour Personnes Handicapées (la Princesse Lalla Amina, présidente de Special Olympics Maroc,) est un exemple modèle en faveur de cette population Marocaine et qui vise entre autres à introduire les activités physiques Adaptées en milieu scolaire et universitaire et d’eliminer le dispense de pratique sportive des Handicapés en séance d’éducation physique et sportive. Aussi, la nouvelle loi 30.09 relative l’éducation physique et aux sports affirme en préambule que « … Le sport … constitue à ce titre un levier de développement humain et d’épanouissement de toute personne, notamment des personnes handicapées, un élément important de l'éducation et de la culture et un facteur fondamental de santé publique. »
Cependant en EPS, même si les personnes à besoin spécifiques sont valorisées du point de vue humain par les enseignants d’EPS, ils restent sur le plan pédagogique et didactique des cas marginalisés et mal intégrés aux leçons d’EPS. Cette situation négative en faveur de ces élèves spécifiques peut être expliquée par : La défaillance de la formation initiales qui a engendré l’incompétence des enseignants à proposer des contenus d’enseignement adaptés (asthmatiques, diabétiques, obeses et handicapés moteurs,…) et aussi par manque d’initiative et de volonté, par peur d’accidents, par contrainte matérielle et temporelle, etc.