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  1. L'évolution du sport scolaire au Maroc , par ElChaheb Mustapha , professeur Agrégé d'EPS





    Après la première partie qui traite l’évolution de l’identité de l’EPS. Cette deuxième partie, concerne l’évolution du sport solaire au Maroc en liaison avec les autres secteurs qui influencent le sort et la place du sport au Maroc.
    Bonne lecture.

    Deuxième partie :
    L’évolution du sport scolaire au Maroc

    INTRODUCTION :

    La notion du sport scolaire, par la conjonction des deux termes’ sport’ et ‘ scolaire’ est à concevoir dans un contexte particulier, bipolaire. Nous repérons une influence respective de ces deux systèmes : le système sportif qui détermine le support c’est à dire les pratiques compétitives. Son influence s’effectue sur les modalités et les formes de pratiques, en fait sur l’objet. Et le système scolaire qui impose le secteur d’intervention, le temps de pratique, la réglementation et assure grâce à ses fonctionnaires l’animation. Son influence apparaît alors sur la fonction du rapport au sujet.
    L’association sportive scolaire (A.S.S), donne donc un prolongement que maintiennent certains élèves a tel ou tel sport en leurs permettant une pratique plus consistante au sein des associations sportives. Ces associations, n’ont pratiquement pas pour objectif majeur la formation d’une élite proprement dite. Cette tâche relève d’autres secteurs et nécessite des entraînements intensifs, exige beaucoup de temps (plus de 10 heures hebdomadaires), une infrastructure et un matériel hautement sophistiqués.
    Dans cette optique, M.CONSTANT, revue E.P.S n° 205, 1987, définit le sport scolaire ainsi : « il n’y a pas une définition du sport qui appartient aux fédérations et une autre définition à l’U.N.S.S. (A.S.S)…il n’y a qu’un sport. » De même J.GAUGEY, dans la revue E.P.S n° 266, 1990, affirme que « la compétition est un outil privilégié …toute activité physique qui ne conduit pas à des compétitions ou a des rencontres n’aura pas sa place à l’U.N.S.S (A.S.S). »
    Dans le souci de dégager une élite sportive par le biais de la compétition scolaire, il convient de partir de la masse ; c’est pourquoi les activités d’A.S.S se déroulent en deux actions parallèles, l’une consacrée aux épreuves de masse, l’autre aux championnats inter- établissements.
    Dans ce sens, nous pouvons définir l’A.S.S de masse comme une activité pour tous, elle touche la masse des élèves en leur permettant de vivre des rencontres interclasses, des challenges ou d’autres activités organisées a l’intérieur de l’établissement. D’un point de vue institutionnel, l’A.S.S de masse est à la porté de tous les élèves et doit fonctionner toute l’année scolaire ; elle doit toucher un minimum de 50% des garçons et 50% des filles ; elle est organisée au sein de l’établissement et contrôlée par le Comité du Sport Scolaire et Universitaire (C.S.S.U) puis par la F.R.M.S.S
    L’A.S.S d’élite, contrairement à l’A.S.S de masse, ne doit toucher que les meilleurs joueurs par catégorie et par A.P.S. Une fois détectés, formés et entraînés, les joueurs sélectionnés vont disputer les rencontres officielles, organisées avant par C.S.S.U et actuellement par la F.R.M.S.S. Elle se déroule le mercredi et le vendredi. Mais les rencontres vont avoir lieu à tous les niveaux district, régional et national.
    De l’autre côté, les structures de l’A.S.S, se hiérarchisent de la manière suivante :
    - à la base : le bureau d’A.S.S à l’établissement
    - à l’échelon régional : le bureau du sport au niveau de la délégation
    - à l’échelon national : avant le C.S.S.U depuis le 30/06/59 puis en 1996
    la F.R.M.S.S.
    - à l’échelon maghrébin : le comité maghrébin sportif.
    - à l’échelon africain : la fédération africaine du sport scolaire et universitaire.
    - à l’échelon international : la F.I.S.S.U
    L’A.S.S vise en général, le développement et l’animation dans les établissements scolaires d’une vie associative comme cadre éducatif répondant aux besoins des élèves qui veulent pratiquer le sport de leurs choix avec leurs pairs. Une demi-journée hebdomadaire au secondaire et deux demi-journées en cycle fondamental, sont réservées à cette activité facultative à laquelle n'adhèrent que les élèves volontaires dont la proportion ne dépasse guère 10% de l'effectif total des élèves scolarisés.
    Le sport scolaire fait partie des quatre secteurs formels du sport au Maroc. Les professeurs d'E.P.S dans ce cas ont une double identité :
    Enseignant 70% et entraîneur 30%.
    L'A.S.S existe dans toutes les délégations du Royaume. Dans certaines régions, elle a même le statut de club. 80% des installations sportives du royaume sont détenues par les établissements scolaires parfaitement répartis dans toutes les régions. L'intérêt de l'A.S.S se justifie par son rôle dans l'émergence des sportifs nationaux de qualité, les moyens et les ressources humaines mobilisées ainsi que la masse des élèves concernés font de cette activité, l'un des piliers majeurs dans la détection et voir même la formation des champions de haut niveau.
    D’ailleurs, la bipolarisation s'actualise dans quatre types de relations, entre le système scolaire et le système sportif, c’est à dire entre l’E.P.S et l’A.S.S :
    - 1) analogie : dans la structure d’accueil ( depuis toujours.)
    - 2) interférence : dans les finalités d’initiation et de compétition( de 1964 à la fin
    des années 80).
    - 3) divergence : de 1991 à nos jours (2000).
    - 4) confusion : dans la population entre 1964 et la fin des années 1980,
    vu que, L’E.P.S et l’A.S.S s’occupaient toutes les deux des doués.
    Depuis 1991, il y a orientation de l’E.P.S vers la démocratisation de l’enseignement ; elle s’occupe désormais des doués et des non doués.
    L’A.S.S quant à elle s’adresse surtout aux doués.
    D’une autre manière, nous pouvons avancer qu’avant 1990, les objectifs de l’E.P.S étaient confondus avec ceux de l’A.S.S. mais, après 1991, nous avons constaté une séparation entre les deux secteurs à tous les niveaux.

    Le sport scolaire est-il l’aboutissement, l’application ou l’opérationnalisation de l’E.P. S ?
    Comment peut-on caractériser la relation entre l’E.P.S et l’A.S.S, le long de leur histoire?
    Y a-il une hégémonie et une suprématie d’un secteur par rapport à l’autre ?
    Quels sont les facteurs externes et internes qui ont influencé les rapports entre l’E.P.S et le sport scolaire ?

    Dans cette perspective nous tenterons de montrer que la notion de « sport » est plurielle et évolutive. Ainsi le sport scolaire se situe de façon fort différente selon la place de l’E.P.S et la signification accordée aux sports. De la sorte, aux différentes époques de l’histoire de l’E.P.S, le sport scolaire, partie intégrante de notre système éducatif, à entretenu des relations diversifiées avec les sports. De ce fait l'A.S.S et le sport scolaire constituent un secteur qui n'a cessé d'évoluer depuis l'institutionnalisation de l'E.P.S à l'école marocaine en 1964. En conséquence, leurs préoccupations ont évolué en nombre et en sens.
    Nous proposons d’étudier la façon dont les sports se sont intégrés dans le système éducatif et plus particulièrement par le biais de l’A.S.S. Nous constatons des relations diversifiées selon les époques.
    Dans cette optique nous allons voir que, dans un premier temps la première période de 1964 à 1990, est caractérisée par la confusion et la complémentarité entre l’E.P.S et l’A.S.S. Dans un deuxième temps, nous observons que la seconde période de 1991 à nos jours (2000), est définie par l’opposition et la spécificité de chaque secteur. Pour finir, nous verrons les problèmes et les perspectives du sport scolaire.



    Chapitre 1 :
    De 1964 à 1990, le sport scolaire et l’E.P.S formaient une seule entité et ils entretenaient une relation de confusion, de complémentarité, d’analogie, d’interférence, et de fusion. L’E.P.S à cette époque était au service du sport scolaire.

    L’évolution de l’A.S.S peut être caractérisée par un élargissement du champ d’action du sport scolaire de ses visées et de ses préoccupations ;
    Ainsi, alors qu’elle était réservée à dégager une élite sportive, pour représenter l’établissement aux différents championnats scolaires en 1964, l’A.S.S a vu ses finalités s’élargir, pour devenir une cellule destinée à alimenter le sport civil. Pour se retrouver enfin au service de la cause nationale de manière indirecte ; il s’agit de l’ouverture du Maroc sur le monde entier à travers la participation aux différentes manifestations scolaires internationales. Si la structure du sport scolaire s’est progressivement mise en place en cours de la 2èmè moitié du XX éme siècle, son originalité réside dans le fait qu’à l’origine, l’impulsion provenait d’une part des autorités protectorales et des élèves (plutôt des étudiants nationalistes) d’autres part
    Bien entendu, ces initiatives s’appuient sur un contexte de plus en plus favorable à la pratique sportive : la création des premiers clubs sportifs marocains, la fondation des fédérations, l’adhésion au Comité Olympique International par la création du Comité Olympique Marocain en 1957, la participation sportive aux manifestations africaines et arabes.
    Dans ce contexte pro-sportif, le sport n’entrera que timidement et discrètement à l’école. Par le biais d’une nouvelle structure et d’une nouvelle notion et surtout avec la création du C.S.S.U en 1959 le sport scolaire mettra en place une structure officielle de plus en plus performante. A travers, les I.O. de 1964, nous constatons dans le programme annuel deux axes, l’un réservé à la pédagogie et l’autre à l’A.S.S. Un plan très détaillé dans le temps et dans l’espace des A.P.S de compétition chronologiquement tels que les Sport collectifs, la gymnastique, l’haltérophilie, la natation, le cross country, l’athlétisme et le Brevet Sportif, supprimé actuellement. L’A.S.S avait comme objectif majeur « de dégager une élite sportive en partant de la masse » à travers deux actions parallèles : l’A.S.S de masse programmée le mercredi ou le mardi après-midi. La note 364 du 14/10/64 préconisait l’organisation de l’A.A.S d’élite sous forme de rencontres inter-établissement, le vendredi après midi. Les I.O de 1964 recommandaient la programmation de l’A.S.S entre élites par sport et catégories à l’échelon district, régional, et national, tout en respectant l'incapacité au niveau budgétaire des établissements du monde rural ; ces derniers n’étaient invités qu’a l’échelon des championnats régionaux.
    L’A.S.S était au service du sport civil. Cela se concrétisait à travers la note 364 du 24/10/67 qui avait comme objet « la sélection des meilleurs athlètes par catégorie d’âge. » L’orientation sportive de l’E.P.S se concrétise par le biais de l’A.S.S gérer à l’époque par le C.S.S.U crée en 1959 et qui trace comme objectifs :
    1-développer et contrôler les activités sportives dans les établissements scolaires.
    2- organiser les compétitions régionales et nationales.
    3 -sélectionner et préparer les équipes susceptibles de représenter la nation au niveau régional et international.
    Ce comité était géré par l’inspection générale de l’E.P.S affilée à la direction générale de l’enseignement. Ce qui veut dire que l’E.P.S et le sport scolaire étaient gérés par un même organe, et que donc ils étaient confondus. Afin d’administrer matériellement le sport scolaire, la note 184 du 14/12/66 apparut pour l’organisation de la trésorerie de l’A.S.S ; elle limitait la côte part à 2,50dh. Ces frais versés par chaque élève étaient répartis ainsi : 1,50dh à la caisse d’A.S.S, 1,00dh au compte CCP du C.S.S.U. Cependant, au niveau pratique, nous constatons que la caisse d’A.S.S était et reste toujours un moyen permettant d’acheter le matériel sportif utilisé dans les séances d’E.P.S., alors qu’il était omis parfois de réserver une part du budget aux déplacements des équipes qualifiées ; dans ce cas il était souvent fait recours à l’association des parents.
    D’un autre côté, la note 364 de 1967 était apparue pour montrer l’intérêt accordé au sport scolaire avec le souci de le préserver ; de fait, cette note stipulait que la pénurie des locaux ne devait en aucune manière supprimer l’A.S.S de masse où les élèves se livraient à une activité saine. Cette note montrait aussi le rôle de l’A.S.S dans le développement de la santé.
    Contrairement aux I.O de 1964 qui ont réservé une large partie à l’A.S.S nous pouvons remarquer l’absence des parties réservées à ce secteur dans les I.O de 1971 et de 1977. Nous notons, pour autant une seule phrase dans les I.O de 1971 où il y’a « la compétition inter-établissement au sein du comité des sports scolaires, prolongement des compétitions en E.P.S. » De cette phrase, nous pouvons déduire que les deux lieux de compétition sont confondus, dans leur organisation, structure, objectif et fonctionnement. Donc, il n’y a pas de différence, mais similitude entre l’E.P.S et l’A.S.S. Cette absence est paradoxale parce que, c’est à partir de 1971 que notre discipline a clairement affiché son label sportif. Nous pouvons cependant interpréter cette absence par l’homogénéisation, la conformité et la confusion entre les cours d’E.P.S et les séances d’A.S.S, comme des séquences semblables et poursuivant les mêmes objectifs, à savoir l’amélioration du rendement sportif des élèves à travers la compétition.
    D’ailleurs, l’orientation sportive qui a marqué l’E.P.S en conformité avec l’A.S.S à cette époque est mise en exergue successivement par la note 385 du 08/02/74 qui institutionnalise la promotion des services de l’E.P.S en deux divisions, l’une comprenant le sport scolaire et l’autre le sport universitaire. Pareillement, par la note 595 du 26/11/74 qui insiste sur l’importance du sport de masse en A.S.S et institue des écoles de sport au sein des établissements scolaires. Enfin, la note 908 du 08/12/75 qui a pour objet les stages des équipes scolaires de la fin du premier trimestre. Ces notes montrent d’une part le rôle de l’E.P.S et du sport scolaire dans la formation de l’élite sportive et d’autre part, l’intérêt accordé à ces deux secteurs à orientation purement sportive. Cette orientation a été consolidée et renforcée par le projet de « réorganisation de l’E.P.S » élaboré par une commission nationale crée le 20/11/1979 par le ministre de l’éducation nationale et de la formation des cadres sur les directives de Feu S.M le Roi HASSAN II qui recommandait l’obligation de tracer une stratégie pertinente et ciblée pour renforcer l’E.P.S dans le domaine scolaire et universitaire. Trois lignes directrices ont guidé la commission :
    -1 : « qu’attend-t-on de l’E.P.S en tant que discipline pédagogique fondamentale ayant un rôle dans la culture, la formation de la personnalité et le maintien du corps ? »
    -2 : « tentative de sélection des meilleurs éléments parmi les élèves pour la formation de champions dans les divers sports. »
    -3 : « repousser l’appareil administratif en E.P.S. »
    Par ailleurs, les I.O de 1982 vont apporter une définition claire de l’E.P.S et de L’A.S.S. Cette dernière constitue au sein de l’établissement, la cellule de base de l’organisation du sport scolaire à l’échelon régional, inter-régional et national. Ces I.O ont apporté une certaine clarté aux préoccupations de chacun de ces deux secteurs. La complémentarité est évidente voire même déterminante dans la mesure où l’A.S.S utilise les cours d’E.P.S comme lieu de pratique de masse où on peut dégager l’élite de l’établissement. il est d’ailleurs bien stipulé dans les buts d’A.S.S dans les I.O de 1982 qu’il est nécessaire de « sensibiliser les élèves à la pratique de sport optionnel en tant que complément de la formation sportive reçue dans les cours de l’E.P.S. »
    Hormis, cette volonté de sensibilisation des élèves à la pratique sportive, l’A.S.S de 1982 se veut également un lieu et un moment pour inculquer aux élèves les valeurs de l’élite sportive en développant chez eux « un esprit sain de compétition, loin de l’esprit de championnite et de vedettariat. » aussi, « la préparation de l’élève à l’organisation de loisirs sains et actifs après la période de scolarité » est une visée permanente de l’E.P.S, elle est à partir de 1982 poursuivie par l’A.S.S.
    L’opération de détection de l’élite, qui est une obsession permanente de l’A.S.S marocaine, dépasse en 1982 le seul but de représenter l’établissement à l’échelon national. Elle sert de tremplin pour la détection et la sélection des éléments capables de représenter le Maroc dans les championnats scolaires à l’échelon international.
    Ainsi, nous avons vu que les préoccupations de l’A.S.S marocaine ont évolué en nombre (objectifs) et en sens (ouverture sur l’étranger).
    La période des années 1980 a donc été consacrée au renforcement de cette orientation sportive, notamment à travers la note n° 191 du 07/10/83 qui relate la sélection des élèves pour la constitution des écoles sportives et
    la note n°81 du 24/04/84 qui concerne l’organisation de l’E.P.S et du sport scolaire. Ces notes montrent la volonté de créer des filières sportives nouvelles au sein des établissements scolaires et le souci de redonner un élan au sport scolaire. En effet, en plus des notes officielles destinées à donner plus de dynamisme à l’activité sportive au sein des établissements scolaires, tels que la note n° 85 du 09/03/81 qui incite à la création des classes de préformation destinées à améliorer le niveau sportif des éléments retenus et à les préparer aux centres de formation des enseignants d’E.P.S. Cette note concernait surtout les élèves de la 6 ème année scolaire secondaire à orientation littéraire. Puis en 1988 nous avons assisté à la création du collège des athlètes à Ain Sbaâ. Sur le plan de la gestion et de l’organisation du sport scolaire, la note n°126 du 26/09/86 a permis l’autonomie du secteur du sport scolaire par rapport au sport universitaire. Cette note annonçait la création de l’association marocaine du sport scolaire(A.M.S.S) et ses annexes dans l’ensemble de délégations. Gérée depuis 1986 par l’A.M.S.S, organe affilé à la division de l’E.P et du sport scolaire, avec 3 services, l’A.S.S poursuivait comme objectifs :
    - développer et généraliser la pratique de l’E.P.S et le sport scolaire dans les établissements scolaires.
    - organiser l’A.S.S selon les objectifs éducatifs tracés par le ministère de l’éducation nationale.
    - développer les aspects socio-éducatifs des élèves et perfectionner leurs qualités et potentialités sportives.
    De surcroît, la publication de la loi n° 06/87 promulgué par le dahir n° 118/172 du 19/05/89 relative à l’E.P.S et aux sports, clôture cette mouvance institutionnelle des années 1980, en insistant sur le rôle de l’E.P.S, du sport scolaire et du sport universitaire dans la promotion du sport civil national. Dans cette perspective, nous ne pouvons occulter la participation honorable de nos élèves, aux Jeux Panarabe scolaire de Tunis en 1986 ; le Maroc a gagné 12 médailles d’or alors que le pays organisateur en a obtenu 6, tandis que l’Arabie Saoudite s’est contentée de 2 médailles. A mentionner les résultats importants de 1988, au cours de la participation aux gymnasiades de Barcelone des cadets et cadettes dans les épreuves de 800 mètres et 1500 mètres.
    Bref, durant les années 1980, le sport scolaire a connu une expansion remarquable pour devenir un phénomène de masse ; plusieurs raisons expliquent cette explosion : la croissance des effectifs scolaires dus aux progrès de la scolarisation( la généralisation ) et à l’évolution démocratique, la croissance des effectifs des enseignants d’E.P.S, la vulgarisation et l’expansion de la pratique sportive extra-scolaire, la politique sportive efficace, la sportivisation de l’E.P.S, une structure administrative plus performante et une nette amélioration des infrastructures dans les établissements scolaires, surtout dans le monde urbain.








    Chapitre 2 :
    La période qui s’étale de 1991 jusqu’au début des années 2000 connaîtra une rupture conceptuelle entre l’E.P.S et le sport scolaire. La relation entre ces deux pôles peut être désormais caractérisée par la dissemblance, la désagrégation et la dissociation voire même le refus.

    L’hypothèse générale de cette partie est que chaque secteur a ses spécificités, son champ d’action et ses spécialités.
    En effet, les orientations pédagogiques(O.P) de 1991 vont essayer d’opérer une certaine dichotomie entre la leçon d’E.P.S et la séance d’A.S.S, on parle désormais d’E.P et sport au lieu de l’E.P. et sportive d’aup-----nt. Les objectifs et les visées sont pondérés. Ainsi la leçon d’E.P.S vise « la démocratisation de l’enseignement de l’E.P.S, sachant que sa pratique est un droit à tous les élèves, qu’ils soient doués ou non, ces derniers en ont plus besoin encore ». Ces visées sont conçues pour développer les aptitudes, capacités et habiletés motrices des élèves. Alors que l’A.S.S lieu et moment de la détection et la formation des futurs champions, constitue au sein de l’établissement la cellule de base qui se caractérise par une large contribution dans le développement et l’évolution de la pratique sportive et l’approvisionnement du sport civil par des jeunes talents. En offrant aux élèves disposant d’aptitudes sportives diverses occasions pour créer et innover, elle fait de l’établissement scolaire un support fondamental pour alimenter les clubs civils.
    Nous assistons donc à une redistribution des rôles. Avant 1991, les objectifs de l’A.S.S étaient confondus avec ceux plus généraux ou même spécifiques de l’E.P.S. cependant à partir de 1991, il y’a une divergence claire entre les deux secteurs. Cette pondération est renforcée au niveau de l’organisation du ministère, celui-ci à isolé en 1994 la direction du sport scolaire pour que l’E.P.S glisse vers la division des disciplines scientifiques et de curriculum. En effet, à partir de 1991 l’A.S.S vise à :
    1- la promotion de la pratique sportive au sein des établissements scolaires.
    2- sensibiliser les élèves à la pratique du sport scolaire optionnel.
    3- préparer les élèves à l’organisation des loisirs par la pratique du sport.
    4- offrir aux élèves l’occasion de se connaître, de fraterniser et de coopérer avec d’autres au niveau local, régional, national et international.
    Par ailleurs, la programmation d’autres activités non sportives comme moyen de l’E.P.S peut illustrer cette volonté institutionnelle de rompre avec l’hégémonie sportive au niveau des contenus de l’E.P.S qui a prédominé depuis les années 1970, ainsi nous avons vu le menu des A.P.S servant de moyens, s’enrichir avec des jeux préparatoires, des activités d’expression corporelle et de mime, des danses folkloriques, des jeux populaires, des jeux traditionnels et des activités de plein air. Ce dynamisme réformateur a par ailleurs coïncidé avec la chute de la performance et la décadence du sport national. Celui ci a connu un déclin sans précédant vers la fin des années 1980 et le début des années 1990. Ce déclin qui a animé les plumes des plusieurs personnes dont M. Najib SALMI, le président de la presse sportive nationale et journaliste spécialisé qui a qualifié le sport marocain de cette époque de « sport fantôme. » ajoutant que « …le sport a besoin d’une vision de l’avenir. »
    Cette coïncidence était suffisante pour incriminer l’E.P.S et ses nouvelles orientations de 1991 par la contribution indirecte dans le recul du sport national. Dans ce sens, les concepteurs et les décideurs de l’E.P.S lors du premier colloque maroco-français, tenu à l’E.N.S de Casablanca en Avril 1996 ont bel et bien assuré que la présence de l’E.P.S à l’école ne peut être légitimée que par sa contribution à la promotion du sport national. Cette conception est vraisemblablement impulsée par les directives royales de 1994, réaction royale à la prestation médiocre des footballeurs marocains lors de la coupe du monde de 1994 au U.S.A. C’est ainsi que lors du conseil des ministres, le 20/08/94, et parlant du sport scolaire et universitaire, Feu S.M le Roi HASSAN II a donné ses hautes directives pour la mise à disposition des académies du royaume des cadres sportifs suffisants pour animer la vie sportive et développer le sport scolaire et universitaire.
    Dés lors, toutes les forces se sont conjuguées pour le développement du sport scolaire et de l’E.P.S et ont a constaté les premières manifestations positives dans l’arrêté du 294761 du 21/11/94 qui stipule la création de la direction de l’E.P du sport, de l’hygiène scolaire et de ses annexes. En 1995, la note n° 54 créait la fédération nationale du sport scolaire et ses annexes dans toutes les académies et les délégations.
    Par ailleurs, le sport scolaire connaîtra une nette impulsion le 28/05/96 à travers la création de la fédération royale marocaine du sport scolaire (F.R.M.S.) ; cette dernière a tracé les objectifs suivants :
    1- définition des bienfaits de l’E.P.S et sport.
    2- la promotion du sport scolaire dans les établissements d’enseignement public, privés et professionnels.
    3- la coordination et la coopération avec les différents départements et les organismes nationaux et supervision des activités sportives.
    4- l’implantation de l’esprit sportif et de l’action socio-éducative.
    Au niveau de la gestion humaine et financière de la F.R.M.S.S, la circulaire n°1 du 10/06/97, prescrit de compléter le bureau de la Fédération et la fixation des droits d’adhésion entre 10dh et 20dh dont :
    - 65% pour l’établissement scolaire.
    - 5% pour l’académie.
    - 5% pour la caisse d’aide au sport scolaire en milieu rural
    - 10% pour la délégation.
    - 15% pour la F.R.M.S.S.
    Suite aux nouvelles structures qu’a connu le sport scolaire et devant le besoin pressant de donner au sport national une certaine dimension et plus de grandeur, plusieurs fédérations se sont empressées de conclure des protocoles d’accord avec le Ministre de l’Education National ou tout simplement avec la F.R.M.S.S qui regroupe aujourd’hui plusieurs milliers d’associations locales et régionales à travers tout le royaume, avec un potentiel humain de 5 millions de participants : 8.000 encadreurs, plus de 200 inspecteurs répartis à travers les 14 académies couvrant 70 délégations du royaume.
    Convaincu que sans le sport scolaire, le sport civil ne peut nullement chanter gloire, La F.R.M.A va s’ouvrir tôt, en premier lieu sur la direction du sport scolaire en concluant un accord de partenariat le 09/01/94, visant à renforcer l’action éducative, à alimenter la F.R.M.A par des talents de 100.000 athlètes.
    Ensuite, la F.R.M.F.B a conclu un accord de partenariat avec la F.R.M.S.S, en 1996, visant à la détection de jeunes footballeurs.
    C’est ensuite la F.R.M.T qui, le20/03/97 réalise un partenariat avec la F.R.M.S.S visant à introduire le tennis en milieu scolaire ( 20.000 pratiquants). La F.R.M.B.B ne manquera pas l’occasion puisqu’en 13/01/98, elle conclut son accord de partenariat avec la F.R.M.S.S.
    Dans cet élan, au cours du protocole d’accord de parrainage entre la F.R.M.S.S, la F.R.M.F.B et la Centrale Laitière, le ministre Mr BEL MOKHTAR rappellera sur les colonnes du Matin du Mardi 10/02/98 le rôle fondateur et fondamental du sport scolaire en tant que moyen d’éducation du citoyen.
    Par ailleurs suite a l’accident de route qui a causé la mort à de plusieurs élèves et enseignants lors des phases finales des sports collectifs d’Agadir en juin 1999, un accord de partenariat est signé entre le ministre de L’E.N, le M.J.S, LE C.N.O.M et la compagnie Nord Africaine Internationale d’Assurance. Cette volonté est concrétisée par la note du 09/08/99 qui a pour objet, l’adhésion obligatoire à l’assurance scolaire et sportive pour les élèves et les enseignants. Toutefois, le grand privilège de notre discipline et surtout du sport scolaire, viendra avec l’inauguration de la direction du sport scolaire le 04/02/98. Elle s’est fixé comme objectifs :
    1- l’extension, le renforcement et l’organisation des activités sportives dans le secteur public et privé.
    2- représenter le ministère devant la F.R.M.S.S.
    3- assurer l’élaboration et le suivi d’une banque d’informations et de renseignements sur les sportifs scolaires.
    4- assurer la communication et les liens avec les différents organismes du sport national et international - surtout le C.N.O.M - et les fédérations royales marocaines en concertation avec les secteurs gouvernementaux concernés.
    5- assurer la formation continue pour les encadreurs des sportifs scolaires.
    Dans cette optique, la mouvance réformatrice s’est renforcée avec l’apparition en septembre 2001 des Orientations Educatives spécifiques au sport scolaire, qui sont venus concrétiser les finalités tracées par la Charte nationale d’éducation et de formation. Les O.Ed sont constitués d’un cadre général, d’un cadre législatif, d’un cadre stratégique et d’un cadre organisationnel. Elles visent à :
    1- l'élévation de l’éducation sportive dans les établissements scolaires et encourager tous les élève à la pratique sportive régulière.
    2- l’acquisition des savoirs relatifs à la santé et l’hygiène, produits par la pratique orientée des activités sportives.
    3- améliorer le potentiel des savoirs relatifs au sport et la motricité chez les élèves.
    4- représenter l’établissement dans les manifestations sportives scolaires nationales et internationales afin d’assurer l’amélioration et le rayonnement du sport scolaire et pouvoir par la suite, représenter la nation d’une manière honorable.
    5- la formation des élèves à la pratique régulière des activités sportives à fin d’inculquer chez eux le besoin au mouvement et à la pratique sportive après
    la période de scolarité.
    6- planter les relations entre le sport scolaire et les clubs sportifs à fin d’alimenter le sport national par des pratiquants et des cades compétents.
    7- développer l’esprit sportif et renforcer les principes éducatifs chez les enseignés à fin d'instruire la société et participer ainsi à son développement.
    9- transmettre l’esprit de la solidarité nationale et de la cohésion sociale nationale entre les élèves et de là, entre les différentes couches sociales.
    10-permettre l’affirmation de la personnalité des pratiquants et le raffermissement de leurs talents et leurs habiletés sportives et améliorer ainsi leur niveau social.
    11-l’organisation des manifestations sportives scolaires au niveau local, district, régional, national et international. Ces manifestations représentent des occasions primordiales pour le perfectionnement des cadres,le renforcement des infrastructures sportives, l’amélioration des régions et des départements en vue du bien être des composantes de la société.

    Quelles sont alors les répercussions de ces réformes sur le sport scolaire ?



    Chapitre 3 :
    Dans cette partie, nous allons observer les résultats du sport scolaire à l’échelon national et international, ainsi que les problèmes internes et externes au sport scolaire et nous verrons enfin les perspectives des années 2000 qui sont orientées vers un sport scolaire plus efficient.

    A) Jusqu'à quelles limites nous pouvons avancer que les résultats engendrés par le sport scolaire étaient à la hauteur des rénovations ?

    En 1990, la participation des scolaires marocains au gymasiades de Bourges (Belgique) a connu des résultats importants en demi-fond cadets et cadettes. Dans le même sens, les résultats des scolaires marocains à l’échelon arabe et international seront en nette amélioration, surtout en cross country. Ainsi, en 1997, l’équipe marocaine scolaire obtient le titre de championne du monde garçon et filles en cross country.
    A Sakiat Sidi Youssef (Tunisie) lors du XVIII ème cross maghrébin le 19/08/98, on note une domination totale des jeunes marocains ( minimes et cadets garçons et filles).
    En 1980 ce cross fut lancé a l’initiative du conseil africain de sport et du ministère de la jeunesse et du sport de Tunisie. Il est un lieu de rendez-vous des grands noms du cross country maghrébin à l’image de N. EL MOTAWAKIL, K.SEKAH, S.HISSOU, S.SGHIR. K.BOULAMI. Z.OUAÂZIZ(Maroc), N.MOURSSELI(Algérie) et FATHI BAKKOUCHE (Tunisie). Ce cross de sidi Youssef montre que les meilleurs athlètes passent au début de leur carrière par les compétitions scolaires en minimes et cadets ; en conséquence nous pouvons affirmer la contribution directe du sport scolaire dans le rendement et l’efficacité du sport civil. A Antalaya (Turquie) comme à Brika (Lettonie) les cross mens et les cross womens scolaires marocains ont une fois de plus montré qu’ils étaient les meilleurs parmi plus d’une trentaine de pays. Cette suprématie du sport scolaire marocain a été concrétisée sur le plan administratif par l’occupation du Maroc du poste de co-président de la F.I.S.S et la présidence de l’union arabe de l’E.P et le sport.
    Par ailleurs, La ville de Casablanca a abrité les jeux Panarabe scolaires en septembre 1998 dans trois disciplines : l’Athlétisme, le Basket Ball et le Foot Ball. Le Maroc a remporté 8 médailles d’or comme la Tunisie et l’Arabie Saoudite, ce qui peut s’interpréter comme un déclin du sport scolaire marocain dans ces trois disciplines comparativement aux mêmes jeux en 1986 où le Maroc avec 12 médailles d’or a dépassé la Tunisie et l’Arabie Saoudite.
    Sur le plan national, les résultats du sport scolaire sont plus satisfaisants aussi bien au niveau quantitatif que qualitatif. Car lors du 38ème championnat du Maroc des sports collectifs, il y avait 1500 participants issus de 64 délégations du royaume pour disputer 24 titres dans cinq sports collectifs figurant dans le programme. Alors qu’au 39ème championnat de 1998, il y avait 1800 participants entre élèves, encadreurs, arbitres et organisateurs. Pour la première fois un cahier des charges relatif à l’organisation a été signé entre la délégation organisatrice (Fida Derb Soltane) et la direction du sport scolaire au M.E.N. Le tirage au sort a été effectué en présence des journalistes et des membres des commissions techniques et une conférence de presse tenue au siége de la délégation. Cette manière moderne et efficace d’organiser les compétitions sportives scolaires ne peut que légitimer le rendement des nouvelles structures du sport scolaire marocain en l’occurrence La division du sport scolaire et la F.R.M.S.S
    Suite à cette efficacité sur le plan organisationnel, Marrakech a organisé avec brio entre le 21 et le 22 mars 2000, le XXVIème championnat du monde de cross-country accueillant plus de 2400 hôtes.
    D’un autre côté, par les conventions déjà citées, les partenaires de la F.R.M.S.S, espèrent en premier lieu augmenter leur nombre de licenciés ce qui permettrait à la pyramide de pratiquants au sein de ces fédérations de retrouver un aspect normal ; De fait, les chiffres déclarés lors d’assemblées générales fournies par les fédérations, souvent bien gonflés la plupart du temps, sont assez alarmants. Par exemple :
    -Le rugby : 800 licenciés.
    - le Hand Ball : 1200 licenciés.
    - le Basket Ball : 5500 licenciés.
    - le Foot Ball avec 29.000 licenciés.
    Ces chiffres très grossis, traduisent explicitement cette situation aléatoire du sport national. En partant de cette situation préoccupante, il n’est guère étonnant de voir des partenariats conçus pour atteindre surtout des objectifs numériques et ce sous forme d’opérations :
    - 60.000 joueurs en football
    - 20.000 pour le basket-ball
    - 12.000 pour l’athlétisme.
    Concernant le partenariat avec le F.B, en une seule année l’effectif des footballeurs dont l’âge se situe entre 12 et 14ans s’est enrichi avec l’engagement dans la compétition de 30.000 jeunes à travers tout le pays. Ce partenariat va permettre à la pyramide de retrouver son profil normal qui augmentera la pratique à la base. Si nous prenons l’athlétisme nous constatons que chaque année une pléiade de jeunes champions scolaires émergeaient pour alimenter l’équipe nationale civile ; c’est le cas de A. El KOUCH qui, au cours de la coupe du monde d’athlétisme à Séville, en 1999 a couru la finale de 1500m avec son compatriote H.ELGUERROUJ et il a largement compté dans la tactique de la course du champion du monde. Pareillement, l’édition de Lettonie a donné la naissance à deux autres étoiles A. RAHMOUNI et I.DEGHAGHI et le cycle continue.
    Bref, nous pouvons conclure que ces partenariats sont synonymes de complémentarité et de cohésion entre le sport scolaire et le sport civil.

    B) Ces résultats n’ont pas échappé à des problèmes internes et externes inhérents au sport scolaire entravant la bonne marche de cette organisation sportive et éducative.

    De ce fait, sur le plan infrastructurel, dans l’enseignement primaire, les écoles sont dépourvues d’installations sportives.
    Les collèges accusent un énorme déficit en terrains, en installations et matériel sportif. Les infrastructures sont très insuffisantes dans 60% des établissements scolaires. En effet, dans 1212 établissements : 5 lycées bénéficient d’une piscine, 135 établissements bénéficient de terrains de F.B. Sur 1212 établissements il y a 641 établissements qui possèdent des vestiaires c’est à dire que les élèves de 571 se mettent en tenue sportive en plein air. Également, 5% d’établissements disposent de terrains de F.B, 34% terrains de V.B, 34% de terrains de B.B et 31 % de terrains de H.B (statistiques de l’année 1993).
    Dans ce sens, le Ministre de l’Enseignement Secondaire et Technique ( MEST ) a donné ses instructions pour étudier sérieusement la situation de l’E.P.S et le sport scolaire et de dégager des perspectives possibles de développement de deux secteurs. De ce fait, le diagnostic publié dans l’E.P. et le sport scolaire, diagnostic et perspectives de développement, janvier 2000,affirme que l’infrastructure sportive constitue un handicap majeur à plusieurs niveaux. D’abord, le nombre de terrains des jeux quand ils existent, sont insuffisants par rapport au nombre d’élèves dans un établissement scolaire.
    En outre, il y a les problèmes de l’entretien des installations sportives qui se chiffre à 15 milliards de centimes. Si certains établissements sont bien dotés en la matière, d’autres souffrent de carences graves et leur état laisse à désirer. Quant aux établissements des zones rurales, leurs besoins sportifs sont souvent reportés dans la dernière tranche du programme de construction. En outre, souvent, la pratique sportive est interrompue pour des raisons de mauvais temps.
    Sur le plan de l’organisation, la programmation des cours durant les après-midi réservés au sport scolaire empêche le recrutement des élèves de haut niveau. En effet, 30% d’élèves sont libres soit mercredi soit le vendredi, ce qui est insuffisant pour espérer faire du sport scolaire une base de relance du sport national. D’ailleurs, la Revue de l’E.P. et le sport scolaire, diagnostic et perspectives de développement, janvier 2000, montre que les cours d’A.S.S programmés normalement au cours du vendredi après-midi ne tiennent pas souvent lieu. La majorité des classes ne bénéficient pas de ces heures. La cause principale est que certains directeurs de lycée programment des cours académiques pour leurs élèves pendant cet après-midi. Egalement, certains enseignants, par manque de contrôle pédagogique de la part de l’inspecteur, considèrent ces heures d’A.S.S, comme des heures facultatives. Par ailleurs, L’augmentation démographique qu’a connu le pays à pour conséquence le surnombre et la surcharge des classes, d’où un temps plus faible d’engagement moteur des élèves à cause de la diminution du nombre de répétitions ; ainsi, le problème majeur qui se présente à l’enseignant réside dans le contrôle et la gestion de la classe du point de vue de la discipline.
    Les horaires impartis à l’enseignement de l’E.P.S, ( 2 fois 45minutes au primaire, 3 heures non généralisables au collège et 2 heures pour le lycée) ne sont pas bien investis et sont insuffisants, puisque le professeur arrive à peine durant un cycle de 6 séances à familiariser ou initier les élèves à certains sports. Il arrive qu’au cours d’un cycle, il découvre certains talents dont les qualités psychomotrices peuvent en faire les champions de demain, mais cela reste peu fréquent à cause des carences vues plus haut.
    Sur le plan pédagogique, dans le primaire, malgré l’existence de 3 fascicules de l’E.P.S et l’instauration de séances de deux fois 45 minutes d’E.P.S hebdomadaire, les objectifs ne peuvent être atteints du fait que les instituteurs ne sont pas bien préparés et formés pour enseigner cette discipline. Ils n’ont pas les compétences pour détecter les talents de cet âge. Les professeurs de collège et ceux du lycée présentent une grande hétérogénéité en matière de formation et souvent ils ne maîtrisent pas une spécialité. Ils sont souvent en retard sur l’évolution des techniques et du règlement de quelques disciplines, de ce fait le problème de l’arbitrage surgit souvent lors des rencontres sportives scolaires.
    Dans l’enseignement supérieur à l’exception d’une programmation annuelle, des rencontres sportives il n’existe pas de programme précis. Sur le plan organisationnel, la suppression de 3 heures d’A.S.S de masse à l’enseignement secondaire laisse supposer que c’est pour faire face à la crise des locaux.
    Les problèmes relatifs à l’organisation de l’A.S.S sont donc nombreux et peuvent s’énumérer comme suit :
    - les conditions de déplacement, la sécurité, l’assurance scolaire des élèves et des enseignants ( résolus par la note n°86 du 09/08/99).
    - les problèmes d’hébergement, la restauration.
    - les problèmes de l’arbitrage, de l’engagements des équipes, les licences, les tricheries liées aux catégories d’âge et le respect du calendrier des championnats.
    Dans ce cas, est ce que l’A.S.S remplit réellement son contrat avec tous les élèves adhérents qui se sont acquittés de leurs cotisations ?
    Il s’avère que potentiellement le sport scolaire mobilise environ 1.300.000 élèves, 7000 enseignants actifs et 200 inspecteurs pour l’encadrement et l’organisation. D’après des enquêtes effectuées dans l’Académie de Rabat durant trois ans (1987, 1988 et 1999), nous constatons que seul 4,5% des élèves participent aux phases primaires des compétitions scolaires sur une population initiale de 46.000 élèves, la valeur de ces résultats peut être généralisée à n’importe quelle Académie du royaume.
    Ce chiffre de 4,5% se trouve diminué au fur et à mesure de l’avancement dans les différentes phases éliminatoires de la compétition pour atteindre 0,2% pour la population qui accède aux phases finales.
    La réduction du pourcentage de participation est le résultat de l’élimination directe des équipes qui ne se qualifient pas et avec leur élimination s’estompe toute activité du sport scolaire dans l’établissement, surtout que les encadreurs sont souvent appelés pour l’arbitrage ou l’organisation d’autres rencontres. Dans ce sens, la revue de l’E.P. et le sport scolaire, diagnostic et perspectives de développement, janvier 2000, assure que les manifestations sportives qui se déroulent dans les établissements scolaires lors de l’A.S.S se font pour un but très précis, c’est à dire, la préparation au championnat scolaire. Les équipes ou les athlètes éliminés de la course, arrêtent les entraînements par manque d’autres objectifs et attendent l’année suivante pour se préparer de nouveau. D’ailleurs, à partir du premier exemple, l’effectif de départ c’est à dire 3360 élèves qui constituent 7,2% de l’effectif total des élèves inscrits à l’école, diminue à 1960 élèves (4,2%) dans les rencontres inter-établissement, et arrive à peine au chiffre de 608 élèves (1,3%) au cours du championnat de la délégation et il régresse à 304 élèves (0,65%) dans le championnat inter délégation (Académie), pour descendre à 200 élèves (0,43%) au cours des compétitions inter-académies et finit à 100 élèves c’est à dire 0,2% pendant le championnat national. Ce qui nous laisse à penser que cette formule est élitiste et discriminatoire. En conséquence et il vaut mieux penser à une autre programmation qui endure le maximum possible la participation d’un plus grand nombre d’adhérents. Cependant la majorité des équipes sportives scolaires qui arrivent à se qualifier ( délégations constituées essentiellement d’éléments formés dans les clubs civils.

    Peut-on parler donc de renversement des rôles ?
    Également, les compétitions inter-établissement organisées et dirigées exclusivement par les éducateurs provoquent certains désordres :
    - l’humiliation des arbitres (professeurs) qui sont souvent cible d’agressions orales ou physiques, par les élèves ou/et les enseignants encadreurs.
    - la gestion des rencontres par les enseignants prive les élèves d’un cadre privilégié pour l’apprentissage de la vie associative (diriger, manager, arbitrer).
    De surcroît, la supervision et l’évaluation pédagogique négligent les séances d’A.S.S en se limitant seulement et surtout aux leçons d’E.P.S et quelques fois au plan organisationnel du sport scolaire. De ce fait, le projet sportif de l’établissement est quasiment absent entant que programme de base et sa mise en œuvre reste utopique.
    Comment dés lors espérer une A.S.S qui peut être considérée réellement comme pourvoyeur des clubs civils ?

    C ) Quel sport scolaire pour les années 2000 ?

    Les perspectives du sport scolaire peuvent s’ordonner d’un côté, dans :
    - La ré-instauration de l’A.S.S de masse dans le lycée.
    - La décentralisation de l’A.S.S de masse par rapport à l’A.S.S d’élite pour recevoir le maximum d’enseignants pour son encadrement.
    - Une augmentation du taux des participants par l’élargissement des choix d’activités en sortant bien sur des activités classiques.
    - Une meilleure exploitation des installations sportives et un meilleur rendement du personnel.
    - Une meilleure adaptation des activités de l’A.S.S aux réalités et aux spécificités locales.
    - Une initiation des élèves à la vie associative.
    - Une liaison entre les cours d’E.P.S et les séances d’A.S.S.
    - Une participation des élèves comme joueurs mais aussi leur investissement est très souhaitable dans les tâches d’organisation, de managérat et d’arbitrage. Dans cet ordre d’idée, selon, la revue de l’E.P. et le sport scolaire, diagnostic et perspectives de développement, janvier 2000, les acteurs consultés suggèrent la réinstauration de deux demi-journées d’A.S.S : une pour l’élite sportive ( le vendredi après-midi ) et l’autre pour la masse des scolarisés ( le mercredi après-midi ). Ces deux mesures permettraient aux uns ( l’élite sportive ) et aux autres ( les élèves moins doués y compris les handicapés ) de profiter démocratiquement des cours d’A.S.S car après tout c’est grâce à leurs cotisations que ses activités sont organisées.
    De l’autre côté, l’A.S.S d’élite pourra réfléchir à :
    - une révision du planning des championnats de manière à ce que cette activité ne mobilise pas tous les enseignants. Ces derniers peuvent se préoccuper de l’A.S.S de masse.

    - la création de commissions techniques spécialisées au niveau de chaque délégation, qui seront chargées de la planification, de l’organisation et de la supervision de l’élite sportive scolaire.
    - l’opérationnalisation des stages de formation et de formation continue des encadreurs dans chaque discipline.
    - la mise en œuvre des sélections de chaque délégation pour permettre la libération d’un maximum d’enseignants pour l’encadrement de l’A.S.S de masse.
    - l’élaboration des partenariats avec les clubs proches et la commune pour l’exploitation des terrains. En revanche l ‘association gagnera l’équipement et l’entretien des installations.
    - la création des centres d’entraînement, d’écoles de sport, des clubs sportifs scolaires, fonctionnant le soir dans un cadre associatif à l’instar des clubs civils.
    D’autres part, l’E.P.S primaire doit devenir obligatoire :
    - libérer les élèves le mercredi et le vendredi après-midi.
    - Trouver d’autres partenaires, autres que l’état : la R.A.M, l’O.N.C.E.F, l’O.C.P,…
    - multiplier les collèges d’athlètes, les sections sports- études, la préformation, impliquer plus les parents dans l’A.S.S
    - la formation des élèves à l’arbitrage dans toutes les disciplines afin de gérer d’une manière autonome les rencontres sportives.
    Dans cette tendance et à partir de la revue l’E.P. et le sport scolaire, diagnostic et perspectives de développement, janvier 2000, les acteurs préconisent de « dynamiser les directions techniques régionales », « étaler les activités de l’A.S.S sur toute l’année scolaire » et « intensifier les activités sportives inter-établissements » et opérationnaliser la note ministérielle n°179 de 1992 qui spécifie le rôle de l’inspecteur de d’A.S.S en insistant sur l’allégement de son travail.
    Par ailleurs, sur le plan institutionnel, nous devons envisager une révision des structures institutionnelles en les adaptant aux besoins actuels. La restructuration organisationnelle et fonctionnelle des organes qui s’occupent du sport scolaire.
    D’un autre côté, et sur le plan pédagogique, il faut :
    - prévoir une détermination des programmes des différents niveaux d’enseignement.
    - une augmentation des horaires d’E.P.S dans chaque niveau.
    - la formation d’instituteurs spécialisés en E.P.S primaire.
    - le recyclage permanent des professeurs d’E.P.S.
    - la spécialisation réelle de chaque enseignant dans une ou deux disciplines sportives.
    - la révision des programmes des centres de formation.
    - la programmation de stages pédagogiques d’A.S.S pour les élèves-professeurs le vendredi après-midi, pour la participation à la tenue de la table de marque et /ou l’arbitrage.
    - la médiatisation du sport scolaire et universitaire.
    - la participation régulière avec le maximum de disciplines aux différentes manifestations scolaires et universitaires (maghrébines, arabes, et internationales).
    - la création des réseaux relationnels de marketing: sponsors, parrainage,…

    Ces propositions ne sont nullement des recettes magiques à appliquer à la lettre pour surmonter les handicaps du sport scolaire. Mais elles représentent un ensemble de suggestions sous forme de pistes de réflexions, pouvant mettre notre discipline et principalement le sport scolaire sur la bonne voie afin qu’il s’acquitte de sa mission principale qui est d’alimenter le sport civil par des jeunes de talent capables d’intégrer les différentes sélections nationales et dans un futur proche permettre à notre pays de concurrencer les grandes nations sportives et voir même de les dépasser.




    El Chaheb Mustapha
    Professeur agrégé d’EPS
    Lycée Moulay Ismail, Meknes
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  3. Leçons d’éducation physique aux élèves en confinement à la maison, par El chaheb mustapha, professeur agrégé et inspecteur en formation à la direction El Hajeb
    By ÇÈæãÍãÏ4444 in forum ÇáÇÓÊÚÏÇÏ áãÈÇÑÇÉ ÇáÊÚÇÞÏ ÊÎÕÕ ÇáÊÑÈíÉ ÇáÈÏäíÉ
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    ÂÎÑ ãÔÇÑßÉ: 17-02-24, 21:44
  4. L’évolution du sport scolaire au Maroc
    By ÇÈæãÍãÏ4444 in forum ãäÊÏí ãÏíÑíÉ ÇáÇÑÊÞÇÁ ÈÇáÑíÇÖÉ ÇáãÏÑÓíÉ
    ãÔÇÑßÇÊ: 5
    ÂÎÑ ãÔÇÑßÉ: 27-12-22, 00:18
  5. L’évolution du sport scolaire au Maroc , par El Chaheb Mustapha Professeur agrégé d’EPS
    By prof_med in forum ãäÊÏì ÇãÊÍÇäÇÊ ÇáßÝÇÁÉ ÇáãåäíÉ ( ÇáÇãÊÍÇä Çáãåäí)EPS
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